- texte et photos de Matthieu Bourgeois -
La vingt-deuxième édition du Goodwood Revival prit place les 13, 14 et 15 septembre cette année. Connu et reconnu dans le monde entier, l'événement était au centre de mes attentions depuis plusieurs années, jusqu'à ce que mon agenda me donne l'opportunité de traverser la Manche pour me rendre dans le West Sussex, à quelques kilomètres de la côte seulement.
Au Revival, il est évidemment question de course historique, avec les plus beaux plateaux, et les plus disputés du milieu, notamment le Kinrara Trophy qui rassemble Ferrari 250 GTO, 250 GT SWB, Jaguar Type-E et Aston Martin DB4 GT dans une course endiablée, longue d'une heure et au coucher de soleil. Deux pilotes se partagent alors le cockpit. Cette course marque le début d'un week-end exceptionnel puisqu'elle se tient le vendredi soir, après tous les essais de jour. Evoquons également celle qui fait la renommée de l'événement depuis sa venue au circuit de Goodwood en 1958, le RAC Tourist Trophy : les plus grands pilotes du monde se rassemblent dans cette course dans l'esprit du RAC TT du siècle dernier, à l'instar de Romas Dumas, Derek Bell, Marcel Fässler, Dario Franchitti, Darren Turner, Emanuele Pirro, Tom Kristensen, Neel Jani ou encore Christian Horner. Ces derniers ne ménagent pas leurs AC Cobra, Corvette Stingray, Jaguar Type-E ou bien Porsche 904. Cette année, c'est Christopher Wilson et André Lotterer qui l'emportent sur une AC Cobra !
Il y a soixante ans, le 5 Septembre 1959, Goodwood connut l’une des plus grandes courses et les plus importantes de tous les temps, et cette année le Goodwood Revival lui a rendu hommage, avec une démonstration où certaines des voitures présentes ce jour historique ont pu parcourir les 3,809 km du circuit à grande vitesse. En 1959, Aston Martin s’imposa malgré le départ de feu dans la pit-lane de la DBR1 de Stirling Moss et Roy Salbadori, remportant ainsi le championnat du monde des voitures de sport en devançant Ferrari. D'autres célébrations d’anniversaires furent au programme, par exemple pour honorer Sir Stirling Moss qui a eu 90 ans le 17 septembre, ou encore les soixante ans de Mini, avec plus d'une centaine de Mini en piste. L'organisation a également saisi l'occasion pour commémorer le D-Day et honorer les automobiles Cooper.
Mais Goodwood, c'est aussi et surtout une atmosphère à nulle autre pareille, où le dress code est respecté par tous et où tout est mis en oeuvre pour plonger le circuit et les spectateurs dans l'ambiance des années folles ! Au travers des allées des paddocks, les animations ne sont pas en manque : entre les différentes chorales, magiciens, troupes de danseuses, expositions musicales et les nombreux marchands, difficile de savoir où porter son regard ! Non loin de l'exposition Freddie March, Spirit of Aviation présentée par Bonhams, il était possible de s'abriter du soleil dans le Earls Court Motor Show, un clin d’œil au Salon de Londres des années 50 et 60, dans lequel McLaren F1 et Aston Martin Valkyrie se côtoyaient non loin du tout nouveau Land Rover Defender, qui faisait sa première apparition publique en Angleterre ! Cette année, Sky Cinema présentait dans le Earls Court Studios les coulisses de tournage de certaines scènes du film The Italian Job, qui fête son cinquantième anniversaire.
Voilà donc un événement à la hauteur de sa renommée, permettant un véritable saut dans le temps le temps d'un week-end : il faut tout de même relativiser avec les dépenses qu'il encoure. 'A l'anglaise', l'entrée générale à 190£ ne donne pas accès aux paddocks, à la chicane, aux tribunes et un tunnel pédestre vous est même refusé. En ajoutant tous ces suppléments pour être certain de vivre pleinement l'expérience, le prix du week-end s'annonce bien plus élevé que beaucoup d'événements européens où vous verrez globalement les mêmes autos évoluer. Bref, attendons de voir les évolutions à long terme avec le Brexit, bien que les billets de l'édition 2020 soient déjà en vente sur le site officiel et qu'ils ne le resteront pas très longtemps !
Une année ne sera pas suffisante pour tout voir, alors prévoyez-en deux !