Roger Baillon est un fin connaisseur d'automobiles, tout comme son fils, et, ayant fait fortune dans les transports par camion, il décide de se faire sa petite collection... Il aimerait bien qu'un jour ce soit un musée, mais malheureusement, ceci n'arrivera jamais.
Les Baillon avaient même construits leur propre voiture : "L'Oiseau Bleu", mais elle ne sera pas dans la vente, ce qui se comprend, vu que la famille est toujours parmi nous et décide de la conserver.
Ces autos furent découvertes en septembre 2014 par Matthieu Lamoure et Pierre Novikoff, d'Artcurial Motorcars. Comment ces joyaux ont-ils pu dormir ici pendant des années sans le moindre soupçon ? C'est la question que tout le monde se pose... Certes, certains, comme Talacrest, avaient commencé à remonter la piste, mais on ne pensait pas qu'il y en avait autant !! Il y a vraiment de tout dans cette collection, c'est un patrimoine automobile redécouvert.
Autre sujet, l'acheminement des véhicules. Ils seront effectués par des camions spéciaux, la majorité des véhicules n'étant pas roulants. Bien, ceci étant dit, passons aux présentations des modèles les plus emblématiques de cette collection !
L'ambiance quand on entre dans le hall réservé à la vente est vraiment curieuse, on se croirait dans un cimetière, un cimetière automobile... Les autos sont pour la majorité pas trop mal placées, et les stars sont mises en valeur ! Découvrons cela.
Lot n°11 : Delahaye 135M Faget-Varnet
Faget-Varnet est un carrossier parisien méconnu, qui a donné naissance à l'automobile présente aujourd'hui. Seuls trois exemplaires à peu près similaires subsisteraient actuellement. Elle est dans un bon état de conservation comparé à d'autres véhicules de la collection. L'auto était présente au Salon de Paris 1948.
Estimée entre 100 000 et 150 000 euros, vendue 429 120 euros !
Lot n°12 : Delahaye 235 Coach Chapron
Bien préservée, la moisissure n'a pas fait beaucoup d'effets à cette Delahaye. Elle est reconnaissable et en bon état !
Estimée entre 20 000 et 25 000 euros, vendue 119 200 euros, sans prix de réserve
Lot n°15 : Facel-Vega Excellence
Cette Excellence n'a connu que trois propriétaires, les derniers étant la famille Baillon... 52 213 kilomètres sont affichés à son compteur. Elle est sauvable, juste à restaurer, l'état général n'est pas si mauvais.
Estimée entre 60 000 et 80 000 euros, vendue 143 040 euros, sans prix de réserve.
Lot n°16 : Porsche 356 SC Coupe
Ayant parcourue environ 90 000 kilomètres, cette 356 est tout juste à rafraichir. On voit toujours qu'elle est bleue, sa couleur d'origine, c'est déjà bien ! Rien n'a été modifié depuis l'origine sur cette Porsche de plus en plus recherchée.
Estimée entre 20 000 et 30 000 euros, vendue 89 400 euros, sans prix de réserve.
Lot n°27 : Sandford Type S cyclecar
S'agissant d'une seconde main et de deux périodes de propriétés très longues, ce Sandford a une belle histoire et est très bien conservé pour toutes les années où le cyclecar "pourrissait".
Estimée entre 15 000 et 20 000 euros, vendue 59 600 euros, sans prix de réserve.
Lot n°40 : Bugatti Type 57
C'est la seule Bugatti de la collection mise en vente aujourd'hui. Elle n'a pas une histoire banale... Avant d'être récupérée par la famille Baillon, la voiture fut stockée (ou abandonnée, c'est au choix) chez Pierre Proust, qui remisait beaucoup de belles automobiles. La caisse est alors changée et remplacée par celle d'une Ventoux, le châssis 57659.
Estimée entre 120 000 et 160 000 euros, vendue 298 000 euros.
Lot n°43 : Talbot Lago T26 Record Cabriolet, carrosserie Saoutchik
Possédant des origines royales, dont la supposée ex-propriété du Prince Farouk, ancien roi d'Egypte, cet T26 se distingue donc de par son histoire. Cette fois-ci, c'est une auto qui mérite d'être restaurée. Elle aura parfaitement sa place dans chacun des concours d'Elegance du monde entier...
Estimée entre 120 000 et 150 000 euros, vendue 745 000 euros !
Lot n°46 : Talbot Lago T26 Grand Sport SWB, carrosserie Saoutchik
Cette T26 a été exposée au Salon de Genève en 1950 et au Salon de Londres en 1951. Roger Baillon s'en servit lors de ses voyages à Paris, il fut un bienfaiteur d'ailleurs car l'auto n'arrivait vraiment pas à se vendre... Avec son arrière encastré à la suite d'un accident, on se retrouve encore une fois avec une véritable sortie de grange qui a dormi des dizaines d'années dehors...
Estimée entre 400 000 et 600 000 euros, vendue 1 702 000 euros.
Lot n°47 : Talbot Lago T26 Record Fastback, carrosserie Saoutchik
Les Baillon possédaient des voitures dont on ne savait même pas l'existence. Cette Talbot en est encore une fois la preuve, elle possède une carrosserie Saoutchik unique, inconnue jusqu'alors. Bien entamée par la rouille et sans papiers, il sera difficile d'en faire quelque chose sans la restaurer.
Estimée entre 250 000 et 350 000 euros, vendue 417 200 euros.
Lot n°58 : Maserati A6G 2000 Gran Sport Berlinetta Frua
Seuls quatre exemplaires possèdent cette carrosserie particulière, et cet exemplaire-ci fut exposé au Salon de Paris en 1956. Certes, elle n'est pas dans le même état que la California, mais elle a elle aussi son charme. Comme vous pouvez le voir sur cette photo disponible sur le site d'Artcurial, il y a vraiment moyen de prétendre aux plus grands concours, une fois restaurée, et même sans restauration. Abandonnée durant une grande période, elle est à remettre en marche si jamais il vous prend l'envie de rouler avec.
Estimée entre 800 000 et 1 200 000 euros, vendue 2 010 880 euros.
© Walter Baeumer - Salon de Paris 1956
Lot n°59 : Ferrari 250 GT California SWB
Le clou du spectacle - #2935GT
Voilà une Ferrari qui avait échappée à bien du monde... Quelle surprise de la voir réapparaître ! Le châssis 2935 GT a été présenté au Salon de Paris 1961. C'est Gérard Blain qui en sera le premier propriétaire, après en être tombé sous le charme... Mais c'est le second propriétaire qui intéresse bien des personnes : il s'agit d'Alain Delon ! Il racheta la voiture à Blain et la fit immatriculer à Monaco, sous l'immatriculation 4452. Ces plaques ont été retrouvées mais elles ne seront pas vendues avec la California. Alain Delon s'en sert pour ses voyages avec sa femme "du moment", Nathalie Delon, ainsi l'auto est passée de l'autre côté de l'Atlantique pour ses vacances en l'été 1964, à Beverly Hills. En 1965, Delon la met en vente. Elle est alors achetée par Paul Bouvot, alors directeur du centre de style Peugeot. Il se rendait régulièrement au travail avec, chose que vous imaginez impossible aujourd'hui... Il parcourut tout de même 25 000 km en un an. Puis c'est un Canadien résidant à Paris qui en prend possession, pour seulement six mois. Après cette brève possession, il reste encore deux propriétaires avant que la California rentre dans la collection Baillon. Cette California jamais restaurée, considérée comme la plus originale de toutes, mise en vente cette année, a fait son petit effet dans le monde automobile. Ayant réalisé mon stage de troisième chez Artcurial, j'ai eu la chance de la voir avant la vente, dans un parking dont je tairai le nom. Elle est vraiment superbe avec l'effet du temps, et elle bien moins "pourrie" que certains l'imaginent. Si son coffre arrière n'était pas rempli de bosse, qu'elle bénéficiait d'une petite séance de détailling et si sa capote était très bien restaurée, elle sera déjà plus que désirable ! Il n'y pas besoin de tout reprendre à zéro.
La présentation lors de Retromobile était vraiment superbe, surtout comparé à ce à quoi nous sommes habitués, rien à dire là-dessus ! Il manquait peu-être un projecteur à l'arrière de la California, mais c'est bien la seule chose que je trouve à redire ! Franchement, bravo.
Estimée entre 9 500 000 et 12 000 000 euros, vendue 16 millions 3. Un très beau score, certes attendu, mais qui confirme l’intérêt qu'évoque cette auto !!
Cette année, nous avons une fois de plus affaire à un grand cru. 117 lots sont présents, et pas des moindre : on compte dans les rangs de cette vente aux enchères deux Ferrari 275 GTB, deux Mercedes-Benz 300SL, deux Jaguar XJ220, une Mercedes-Benz 540K, une BMW M1 ex-Le Mans, une très belle Bizzarrini 5300GT et bien d'autres ainsi qu'une Moretti 1200 Spider Michelotti. Les lots sont d'une qualité bien supérieure comparé aux deux autres ventes Parisiennes de la semaine : RM Auctions et Bohnams.
Il y a tant de choses à dire à propos de ces automobiles, commençons donc les présentations !
Nous débutons les présentations avec cette rare version Polyester de la Ferrari 308 GTB. Seuls 712 exemplaires virent le jour. Elle est assez originale avec ses bas de caisse noirs. Ce lot n°106 fut vendu sans prix de réserve, à 154 960 euros.
Juste après, nous retrouvons cette BB512, toujours de la firme Italienne et une fois de plus vendue sans prix de réserve. Elle est certifiée Ferrari Classiche. Estimée entre 180 000 et 240 000 €, elle sera finalement vendue 333 760 euros.
Toujours dans la même collection, on retrouve cette Alfa Romeo Giulietta SS, lot 110, qui reste assez rare en gris, couleur plus classe que son rouge "habituel". Elle est dans son état d'origine, et elle se vendra 83 440 euros.
Au lot 115, on retrouve Dino 246GT aux spécifications "L". C'est une des versions la plus rare de la petite Dino, cinq fois plus rare que la "M". Dans ce jaune qui lui sied à merveille, cette 246GT a été très bien révisée depuis sa livraison. En bel état, le score qu'elle marquera sera très élevé : 339 720 euros.
Nous arrivons deux lots plus tard à la première 275 GTB de la vente. C'est un exemplaire matching numbers, que le vendeur possède depuis 1972. Elle a également passé toute sa vie en France. A l'origine Blu Celeste, elle est aujourd'hui grise comme vous pouvez le constater. La Ferrari affiche une très belle patine et est dans un état d'époque. Bien entretenue, cette 275 GTB a parcouru 104 000 kilomètres sans broncher, dont un peu moins de la moitié avec son propriétaire actuel. #8407 est vraiment un très bel exemplaire.
Estimée entre 1 500 000 et 2 000 000 euros, elle se vendra à 1 900 000 euros.
Lot 122 : Facel Vega Excellence.
Pas de doute, cette année est l'année de l'Excellence. Il y en a trois réunies en trois ventes ! Une chez Bohnams, une dans la Collection Baillon, et celle-ci. Cette Excellence fut vendue neuve à Monaco, et elle a connu jusqu'à présent seulement quatre propriétaires. C'est une rare occasion (enfin comparé aux autres années, vu qu'il y en a trois aujourd'hui) d'acquérir une modèle méconnu de Facel Vega. Vendue 185 600 euros.
Un des lots majeurs de la vente : cette Bugatti Type 55 Cabriolet, portant le numéro de lot 124.
Ce lot majeur de la vente a été livré neuf à Paris, son premier propriétaire était un Serbe, Vladimir de Constantinovitch. Ensuite, l'auto passa entre les mains d'un certain Pierre Daligand, qui s'en servit lors de divers rallyes, d'où elle sortit parfois victorieuse, comme au premier rallye Lyon-Charbonnière, par ailleurs organisé par Daligand. Après cette belle carrière, elle fut rachetée par un petit collectionneur de diverses Bugatti. Encore deux propriétaires ensuite puis elle arrive chez Pierre Bardinon. Elle arrive ensuite une fois de plus dans une collection puis chez notre actuel propriétaire. La Bugatti se présente aujourd'hui dans sa configuration du Lyon-Charbonnières, et elle sera finalement vendue 1 150 000 euros.
Après cette belle Bugatti, nous en sommes au lot 132, une Horch 853 Cabriolet.
Bénéficiant d'une restauration Lecoq, cette Horch a appartenu jusqu'en 2012 à Hervé Ogliastro, un grand collectionneur. Elle est aujourd'hui en bel état, avec un moteur totalement révisé. Elle était estimée entre 380 et 480 000 euros, elle ne sera pas vendue.
Voici une Ferrari 365 GT4 BB, lot 134. Dans son bleu originel, elle fut vendue neuve en Angleterre, puis elle est partie aux Etats-Unis, avant de revenir en Europe, plus précisément en Suède. Elle n'affiche qu'un peu plus de 20 000 kilomètres. Vendue 482 760 euros !! Sa cote explose !
Un lot plus tard, nous arrivons à mon coup de coeur de la vente, un modèle dont je ne connaissais même pas l'existence. Il s'agit d'une Moretti 1200 Spider Michelotti. Ici, tout est dans le détail, c'est une petite auto qui se donne des airs de Cobra. Mais, en mieux ! Une petite bombinette, qui sera invendue... Elle a été exposée au Salon de Bruxelles en 2005. Le bleu lui sied à la perfection !
Le lot 139, une Lancia Flaminia SS Zagato, est entre les mains du vendeur depuis 35 ans. C'est une auto assez rare en rouge, déjà qu'elle est peu commune de base. Estimée entre 150 et 200 000 euros, elle sera vendue 220 520 euros.
Juste après vient une Lamborghini Jarama. Une auto décalée et qui, pour le moment, reste à un prix peu élevé comparé à d'autres autos de sa catégorie. Elle a été livrée neuve aux Etats-Unis et est entre les mains du vendeur depuis 1991. Vendue 113 240 euros. Une Espada et une Islero, étaient aussi présentes lors de la vente comme vous pouvez le voir.
Quatre lots plus tard, nous passons à la première des deux Maserati 3500 GT Vignale de la vente. Cet exemplaire a appartenu 34 ans durant à un seul propriétaire ! Le Spyder a également passé l'intégralité de sa vie sur le territoire Français. L'actuel propriétaire, qui l'a acquise en 2013, la vend pour cause de plus gros projet : une Lamborghini importante, selon le catalogue. Estimée entre 600 et 700 000 euros, cette Maserati aura largement dépassé son estimation auto : elle se vendra 834 400 euros.
Un 4x4 monstrueux, initialement conçu pour l'armée Américaine : voici un mastodonte, le Lamborghini LM002 ! Quelle prestance... Vous ne vous en souvenez sûrement pas, mais il y en avait également un lors d'une des ventes "Automobiles sur les Champs". Et bien, devinez quoi ? Celui-ci appartient au même propriétaire ! Il a été révisé chez Toni Sissini. Il sera vendu 143 040 euros.
Nous en voilà arrivés à une des voitures les plus intéressantes de la vente aux enchères : une Bizzarrini 5300 GT Strada, dans un curieux orange. Il s'agit, une fois de plus, d'une voiture ayant passé sa vie entière en France. Cela fait 45 années qu'elle est entre les mains du vendeur, un réel passionné, qui a parcouru la bagatelle de 85 000 kilomètres avec cette auto, auto qui aura parcouru au final 110 000 km. Il est d'ailleurs arrivé avec par la route lors de la mise en place de la vente. Et elle aura déchaîné les passions lors de la vente, doublant son estimation, avec un maître Poulain en pleine forme ! Estimée 550 à 650 000 euros, elle sera adjugée 1 244 400 euros.
Lot 149 : Mercedes-Benz 300 SL Roadster
Cette 300SL, qui a passé toute sa vie en France, est entre les mains du propriétaire depuis 36 ans. Elle n'a connu que quatre propriétaires, chacun la gardant quelques années au moins. Elle se présente avec son hard-top, et porte une belle immatriculation, 300 SL 79. Ces Mercedes de plus en plus recherchées continuent de monter : celle-ci se vendra 929 760 euros, dans l'estimation.
Deux lots après, une Maserati Ghibli, véritable Spider, arrive. Cette version, produite à seulement 37 exemplaires en 4.9L, comme le modèle présenté ici, suscite forcément de l'engouement. Elle est peinte dans un vert bouteille, et fut restaurée récemment chez Touring Superleggera. Le lot sera retiré de la vente...
Voici une très classique 300 SL... Rouge à l'origine, elle est aujourd'hui grise comme vous pouvez le voir, ce qui est regrettable. D'ailleurs, elle sera invendue. Elle était estimée entre 1 200 000 et 1 300 000 euros. Il me semble qu'elle était déjà passée sous le marteau de maître Poulain.
Lot 164 : Bugatti Type 43 Grand Sport
Principalement avec ses pièces d'origine, cette Bugatti est peu commune. En effet, il n'y eut que quinze Type 43 GS, et huit survivraient toujours. Le modèle en vente aujourd'hui a, entres
autres, été piloté par Malcolm Campbell. Elle porte son immatriculation originelle. Elle a été restaurée de 1995 à 1997, et elle fut ensuite ensuite mise en vente chez Lukas Hüni. C'est en 2001
que l'actuel propriétaire l'acquiert. Tout son historique est connu.
Estimée 1 500 000 à 2 500 000 euros, invendue.
Juste après, voici une Jaguar XJ220. Elle était déjà en vente au Mans Classic, où elle ne fut pas vendue. Aujourd'hui, elle trouvera son nouveau propriétaire pour un peu moins de 260 000 euros.
A présent, me voilà face à une très rare Aston Martin DB7 Zagato. Il me semble que ce n'est que la quatrième que je vois. Seuls 99 exemplaires furent produits, celui-ci est le neuvième, et n'a parcouru que 1555 km. Elle sera vendue 274 160 euros.
Le collectionneur qui la vend met également en vente cette Ferrari 599 GTO. Elle en déchaînera certains, et terminera à 441 040 euros, pour une auto qui n'a à peine quatre ans. Preuve que le patronyme "GTO" peut toujours attirer les foules.
Encore un lot avant de passer à la seconde star de la vente. Voici une Porsche 911 2.7L RS, aux spécifications Touring. Dotée d'une belle et rare configuration, bleue, jantes bleues, elle sera invendue.
Pas très bien placée lors de la vente...
Lot 173 : Ferrari 275 GTB/2 "Long Nose" ex-Roger Vadim
Le premier propriétaire de cette 275 n'est autre que l'acteur Roger Vadim. La Ferrari, livrée par la Franco-Britannic, est alors bleue claire. Vadim l'offrit ensuite à sa femme, Jane Fonda. Pour
l'anecdote, le couple a été cherché leur enfant à la maternité avec cette 275. En 1968, la voiture sort du couple. En 1980, la 275 appartient au directeur de la SBM à Monaco, Michel Ferry.
Ensuite, on la retrouve chez un collectionneur Toulousain. Après cela, elle est mise en vente chez un négociant et c'est à celui-ci que l'actuel propriétaire en fait l'acquisition.
Cette 275 "long nose" et "torque tube", a passé sa vie entière en France, si l'on excepte son court séjour à Monaco. Estimée entre 2 750 000 et 3 250 000 euros, elle ne sera pas vendue.
J'ai eu la chance de la voir peu avant la vente, sur la route, pour le tournage du 20h de TF1.
Grand bond jusqu'aux lots 193 et 194, deux très belles Mercedes.
La première des deux est cette 380K Cabriolet A. Il y eut seize modèles possédant ces spécifications, et quatre survivraient seulement actuellement. Celle-ci est la voiture du salon de Genève 1934, elle a été totalement restaurée, pour revenir dans sa configuration originelle, et reçut la seconde place à Peeble Beach en 2005 dans la catégorie des Mercedes d'avant-guerre. Estimée entre 1 300 000 et 1 600 000, elle se vendra 1 416 000 euros.
La seconde est sans doute la plus belle, il s'agit d'une 540K "Spezial Roadster". La restauration l'a franchement remise dans un état neuf, il est difficile de trouver quelconque défaut apparent sur la carrosserie. La classe est ici passée dans un autre monde --> difficile de faire mieux ! Elle est sortie d'usine en "cabriolet B", puis elle fut fut en parti détruite lors de la guerre. La reconstruction commença en 2004, et c'est là qu'elle acquiert cette carrosserie "Spezial Roadster". L'auto est un peu douteuse sur son historique, mais ses lignes sont superbes, et ça, c'est le principal ! Estimée entre deux et trois millions d'euros, elle sera invendue. Dommage.
Cette Jaguar XJ220, très peu kilométrée, demeura très longtemps dans un parking parisien. Elle n'a que 813 kilomètres au compteur, et n'a jamais été immatriculée ! Malgré ce faible kilométrage, cette auto a été révisée régulièrement, principalement chez Toni Sissini. Vendue 290 000 euros.
Voici une auto commune dans les ventes aux enchères : l'Aston Martin DB5. Cet exemplaire, de couleur Goodwood green, fut initialement livré en conduite à droite, puis fut converti en conduite à gauche. C'est un exemplaire matching numbers, dans sa couleur d'origine, et elle sera vendue 715 000 euros.
Commençant sa vie sur le territoire Américain, cette Dino 246 GTS a été restaurée totalement récemment. Elle est dans sa couleur d'origine, possède son moteur d'origine et a été certifiée "Ferrari Classiche". Vendue 369 520 euros.
Voilà la seconde, et dernière, Maserati 3500 GT Spyder Vignale de la vacation. Elle a été plusieurs fois restaurée. Estimée entre 600 et 800 000 euros, elle sera vendue 858 240 euros.
Au lot 203, nous faisons face à cette Iso Grifo 7L. Elle a été restaurée sans limite de coût, ce qui a valu la coquette somme d'environ 185 000 euros à son propriétaire ! Au moins, elle est superbe. Mais un peu trop parfaite peu-être... Estimée 350-450 000 euros; vendue 405 280 euros.
Voici une Porsche de course, une 993 Cup, châssis 99362803500. Elle est quand même très très belle dans sa robe signée par l'artiste Patrick Moya. Un des coups de coeur de l'équipe. Elle a couru à Pikes Peak en 2014. Et pourtant, elle ne se vendra qu'à peine un peu plus de la haute estimation, à 121 800 euros.
Le dernier lot présenté de l'article, et pas des moindres. Le lot 208 est une BMW M1 Groupe 5, qui a couru au Mans, et qui termina seizième en 1981 avec la déco VSD qu'elle arbore toujours. Pour l'avoir entendue, le son est à couper le souffle, et a du réveiller tout le salon durant le dimanche d'installation ! Estimée entre 700 et 900 000 euros, elle ne sera pas vendue.
Cette vente à complètement atomisé la concurrence. 46 165 983 euros ont été reversés aux vendeurs et aux équipes d'Artcurial. C'est du beau travail. La qualité du plateau n'a rien à voir avec les ventes Bohnams et RM Auctions. Certes, on y perd en place, et en belles photos. Du moins pour la vacation "normale", car la Collection Baillon était à mon goût très bien éclairée. Mais, étant allé aux journées d'installation, et grâce aux équipes, ça ne me gêne pas. On a eu quelques belles surprises, comme la Bizzarrini s'envolant à plus de 1 200 000 euros, ou la Talbot-Lago T26 Grand Sport SWB de la collection Baillon, qui on peut le dire, est une épave, partie à un peu plus de 1 700 000 euros, ainsi que la Ferrari 599 GTO partant presque à 500 000 euros, donc avec une cote qui commence déjà à s'envoler ! Neuf records mondiaux sont à déceler. J'espère que l'on aura encore droit à de telles ventes l'année prochaine !
Nino
Photos : Nino et Matthieu