Pour sa seconde édition, Chantilly Arts & Elegance prévoit les choses en grand. Ainsi, cette année voit le jour une vente aux enchères, sous le marteau de la maison de vente Bohnams. Ce sont vingt-huit automobiles (et trois objets de collection) qui seront dispersées lors de cette vacation.
Bien que la majorité des festivités se déroule le dimanche, Bohnams semble avoir décidé d'organiser la vente le samedi à dix-huit heures. Le "viewing" débute, quant à lui, le vendredi. C'est dans la Cour des Grandes Ecuries que se déroulera la vente. Quant à nous, nous sommes allés voir les lots lors de la vente, ce qui n'était pas le choix le plus futé : toutes les voitures, pourtant bien placées la veille, avaient changées de place et se retrouvaient, lors de notre passage, toutes serrées.
Mais c'était ça ou rien, on ne peut pas être partout.
La première voiture de la vente est une Jaguar Type E Serie I, lot numéro 3. C'est la plus belle version de la Type E, la plus désirable. Cet exemplaire a été vendu neuf aux Etats-Unis, et a récemment été restauré à la perfection, n'ayant que très peu roulé depuis. Estimé entre 130 000 et 160 000. Invendu.
Au lot suivant, c'est également une Jaguar Type E que nous retrouvons. Même configuration, même série et même état parfait, peu de doutes possibles, c'est sûrement le même propriétaire. La différence ? Nous avons affaire à un Roadster. Estimée entre 140 et 180 000 euros, elle trouvera de nouvelles mains à 189 750 euros.
Le lot n°5 est une sublime Ferrari 550 Barchetta ! Nous adorons la configuration, c'est très harmonieux ! Cette première main fut livrée neuve à Paris, sûrement par les établissements Pozzi, et n'affiche aujourd'hui qu'un faible kilométrage. Malheureusement le lot a été retiré de la vente et nous n'avons donc pas pu voir cette Ferrari, voici une image tirée du catalogue pour illustrer la voiture.
Le lot 6, une Alfa Romeo 1900C Super Sprint a reçu une carrosserie spéciale par Ghia - Aigle. Seuls cinq exemplaires virent le jour sous cette configuration. Elle fait partie des voitures qui seront restées sur le carreau.
Pour ce septième lot, nous avons affaire à une Citroën DS19 Cabriolet Usine, qui est plus précisément une pré-série. Ce serait le plus ancien des cabriolets produits par Chapron, n'ayant plus de trace des dix premiers. Cet exemplaire fut vendu neuf au Portugal et a été complètement restauré. La DS, aujourd'hui sous la spéculation, voit sa côte flamber, ce qui explique que ce modèle puisse se vendre 230 000 euros ! La DS était estimée entre 170 et 230 000 euros.
Lot suivant. Cette fois, une belle anglaise. Cette AC Ace Bristol fut vendue neuve aux Etats-Unis, dans la configuration qu'elle porte aujourd'hui, après une longue restauration. Cette couleur est vraiment superbe et encore plus en vrai ! Cette très belle auto, châssis BEX 1090, sera vendue 304 750 euros.
Le lot 9 est aussi une Anglaise, une Bentley Continental S2 Flying Spur. La grande classe ! Ce qui est bien dans cette vacation, c'est que pour la majorité des voitures, il y a beaucoup de bon goût derrière : à l'image de Chantilly ! Elle est estimée entre 200 et 250 000 euros, mais elle finira invendue.
Beaucoup d'autos rares sont également de la partie. Comme le lot 10, une Osca 1600 GT. Ce châssis 091 est d'autant plus rarissime : parmi les 128 Osca 1600 GT, il n'y en a que deux possédant cette carrosserie. Estimée entre 380 000 et 460 000 euros, elle est également invendue au terme de la vente.
Voici LA star de la vente, l'unique Maserati Boomerang, déjà présente à Chantilly l'année dernière, mais sur les pelouses Le Nôtre. La Boomerang fut présentée en 1972 au Salon de Genève, puis elle fit sa tournée dans d'autres villes comme Paris ou Londres. Ce concept-car (qui est utilisable et qui fonctionne !), sera vendu aujourd'hui pour 3 335 000 euros ! L'estimation n'était pas donnée. Sa mise en vente pourrait être regrettée car elle va sûrement partir loin de la France, au fond d'une collection privée...
Un auto de l'entre-deux guerres pour ce lot 12 : une Bentley 4¼ Litre cabriolet. Neuf exemplaires furent construits avec cette carrosserie Vanden Plas. Elle est estimée entre 200 000 et 230 000 euros. La Bentley ne sera pas cédée.
Pas de lot 13, et une Aston Martin DB2 pour le lot 14. Livrée neuve à Paris en mars 1951, cette Anglaise a passé pour le moment toute sa vie en France. Dès sa livraison, elle participa à diverses compétitions... Elle est estimée entre 350 et 450 000 euros, elle ne se vendra pas.
Seconde Ferrari de la vente, cette fois-ci un peu plus ancienne, une belle 250 GT Coupé de 1959, estimée entre 450 000 et 550 000 euros ! D'abord vendue à un Italien, elle passa ensuite entre les mains de quelques collectionneurs Suisse, où elle a d'ailleurs été restaurée. Elle changera de mains pour quelques 598 000 euros.
Continuons avec une autre Italienne et pas des moindres, puisque c'est une Maserati Mexico qui se trouve actuellement sous vos yeux. Et pas n'importe laquelle, c'est un prototype de la Carrozzeria Frua, qui l'exposa d'ailleurs au Salon de Genève en 1968. L'auto fut restaurée en 2013, et le catalogue Bohnams profite de son « Best of Show » au Concours d'Élégance du centenaire Maserati pour essayer de faire monter le prix de vente. Elle se vendra en-dessous de l'estimation haute (750 000 euros) mais au-dessus de l'estimation basse (550 000 euros) pour 621 000 euros. Et oui, ce ne sont vraiment pas de belles photos.
Au lot suivant, nous retrouvons l'élégance Française dans toute sa splendeur avec la marque Bugatti. Cette Type 57, carrossée suite à sa livraison sur châssis par le carrossier d'Ieteren, il
s'agit sûrement de l'une de ses plus belles créations. Ensuite la voiture fut livrée à la famille Bagage en Belgique. Après la Seconde Guerre mondiale, l'auto est retrouvée à Paris. Elle y connu
beaucoup de propriétaires avant de partir en Ohio en 1963, pour 35 années. Cette pièce unique, estimée entre 1 400 000 et 1 700 000 euros, se vendra 1 265 000 euros.
Autre voiture de l'entre-deux guerres, cette Mercedes-Benz 500K Cabriolet C de 1934 occupe le lot 18. Quatre-vingt-dix exemplaires seulement virent le jour sous cette version, et celui
proposé à la vente est toujours, à l'heure qu'il est, "matching numbers" ! Dans une superbe configuration, la voiture sera vendue 609 500 euros. Elle était estimée entre 400 et 500 000
euros, belle performance donc.
Et encore une ! Pour le lot 19, c'est une Bentley 4¼-Litre « Aerofoil » de 1937. Dotée d'une carrosserie unique, oeuvre de J. Gurney Nutting (spécialiste en la matière), elle possède sa plaque d'immatriculation "CUE 302" depuis l'origine. La Bentley a été magnifiquement restaurée il y a huit ans. Son estimation ? 300 à 400 000 euros. Elle se vendra pour 345 000 euros.
Nous remarquons qu'il y a beaucoup d'autos plus-ou-moins uniques dans cette vacation. Le lot 20 n'échappe pas à la règle. Cette fois-ci, c'est Bertone qui s'occupera du projet sur cette Lancia
Aurelia B52. Le style est particulier, peut-être un peu trop "compact"... Exposée en 1951 au Salon de Turin, cette Lancia n'a parcouru que 3700 kilomètres !! Estimée entre 175 000 et 245 000
euros, l'Aurelia se vendra 172 500 euros, juste en-dessous de l'estimation basse.
Le lot 21 est une Lorraine-Dietrich B3-6 Le Mans Torpédo Sport de 1925. En 1925, elle participa, comme son nom l'indique, aux célèbres 24 Heures du Mans, et elle y termina troisième ! Aux 24 Heures de Francorchamps, la même année elle termina cinquième ! Bref, rien que l'année de sa sortie, la voiture avait déjà un sacré palmarès. En 1949, la voiture avait été transformée en tracteur agricole !!! Le 8 mai 1976, la voiture est achetée par son propriétaire actuel, qui entreprit une belle restauration qui a visiblement duré dans le temps. Estimée entre 600 000 euros et le million, elle ne se vendra malheureusement pas.
Pour le lot 22, voici une Bentley 4¼-Litre cabriolet 1937 dotée d'une carrosserie James Young, châssis n° B14KT. Débutant sa carrière en Angleterre, l'auto passa ensuite sur le continent Africain, au Nigéria puis en Afrique du Sud avant de revenir sur ses terres au début du 21e siècle. Cette Anglaise ne sera pas cédée, elle était estimée entre 275 et 350 000 euros.
Cette Bugatti Type 101, qui était dans le Concours d'Etat de Chantilly l'an dernier, se retrouve un an plus tard dans la vente du Concours. C'est le lot numéro 23. Possédant une carrosserie unique, oeuvre d'Antem, l'auto a appartenu, entre autres, à Nicolas Cage. La Bugatti restera pour le moment dans les mains de son propriétaire Belge, alors qu'elle était estimée entre 1 500 000 et 1 800 000 euros. Elle était tout de même plus agréable à regarder sur les pelouses du Concours...
Nous entrons à présent dans un lot de huit automobiles, propriétés d'un seul et même homme, Alain-Dominique Perrin. Le créateur de la Fondation Cartier vend donc aujourd'hui le lot 24, une Citroën Traction Cabriolet de 1937. Estimée 150 000-200 000 euros, elle se vendra 172 500 euros.
Une Bentley S3 Continental Cabriolet occupe le lot 25.
Souvent baptisée "Chinese Eyes", le modèle ici présent fut le deuxième livré et le premier en conduite à gauche. En 1962, elle était exposée au Salon de Paris avant de prendre le chemin des
Etats-Unis pour rejoindre son premier propriétaire. Estimée entre 150 000 et 200 000 euros, elle se vendra 178 250 euros.
Pour le lot 26, c'est une Aston Martin Shooting Break. Alain-Dominique Perrin acheta la voiture en 2000, puis l'utilisa ensuite principalement pour la chasse. La plaque, R100 ADP, porte ses
initiales. Cette voiture au style particulier est très intéressante à voir en vrai ! Avec une large estimation, de 350 à 550 000 euros, l'Aston Martin ne connaîtra pas un nouveau propriétaire de
si tôt. Au moins, elle reste en France !
Le lot 27 a une particularité : son premier propriétaire ! Effectivement, cette Mercedes-Benz 450 SEL Berline fut autrefois propriété du célèbre chanteur Claude François ! D'ailleurs, la voiture
s'est prise des balles (de pistolet, on ne parle pas là de foot !) lorsque le chanteur la conduisait. L'estimation n'est pas donnée, la voiture se vendra au prix tout rond de 92
000 euros.
Cette Jaguar XK150, superbe dans ce bleu, est le lot 28. Elle est estimée entre 120 et 150 000 euros. Au long de sa carrière, la voiture aura parcouru près de 115 000 kilomètres ! A l'origine,
elle était de couleur British Racing Green, le vert Anglais par excellence. La Jaguar changera de mains pour 128 800 euros.
Peu de choses à dire à propos de cette Jaguar Type E série I cabriolet, lot 29. Elle est présentée à nous dans un superbe état, et la Jaguar fut vendue neuve à New York. Elle est estimée entre
120 000 et 160 000 euros, la belle Anglaise se vendra 128 800 euros comme sa petite sœur.
Nous approchons de la fin. Le lot 30, une Morgan Aeromax, est tout simplement superbe ! Il y a beaucoup de bon goût derrière cette configuration !! Alain-Dominique Perrin l'acheta neuve, et il
s'agit, parmi les cents exemplaires du modèle, de la dernière. L'Aeromax est estimée entre 150 000 et 200 000 euros. Elle sera cédée au prix de 172 500 euros, le même score que la
Traction Cabriolet !
Voici le dernier lot de cette vacation. C'est une Rolls-Royce Corniche Cabriolet. La carrière de la Corniche dura presque 25 années, de 1971 à 1995, et fit en partie le succès de la firme Britannique. Cet exemplaire de 1972 est estimé entre 40 000 et 70 000 euros. La Rolls-Royce sera vendue 54 050 euros.
Parmi les 28 automobiles présentes lors de la vente, la Ferrari 550 Barchetta ayant été retirée, la majorité d'entre-elles, dix-huit, ont trouvé le chemin d'une nouvelle maison et les dix autres ne changeront donc pas de mains. C'est un beau score pour une première vente ! Le prix le plus élevé est bien sur celui atteint par la Maserati Boomerang. Une autre vente Bohnams aura lieu pour la prochaine édition de Chantilly...
Stay tuned !