2016 est une année paire et qui dit année paire connote Le Mans Classic ! Ces 7, 8, 9 et 10 Juillet se vivent un pèlerinage essentiel à tout passionné d'automobiles anciennes sur le fameux circuit des 24 heures du Mans. Plus de 600 engins motorisés ayant marqué l'histoire de la course automobile ont eu l'honneur de rouler sur le circuit Sarthois dans son ensemble, trois jours durant ! De manière analogue à la course d'endurance, le circuit était occupé de 15 heures le samedi à 15 heures le dimanche, soit le temps d'une journée, par des véhicules aussi particuliers les uns que les autres.
Un magnifique week-end, voir une magnifique semaine pour certains comme Matthieu, présent sur place dès le mercredi, et Nino, arrivé quant-à-lui le jeudi. Et pour se plonger pleinement dans l'ambiance du Mans Classic, nous étions présents avec trois autos d'époque, que vous pouviez rencontrer au gré des allées dans les différents campings !
Est venue l'heure de débuter ce reportage. Commençons par effectuer un tour d'ensemble des festivités, nombreuses, que l'on retrouve principalement dans le Village, avec par exemple l'exposition BMW célébrant le centenaire de la marque ou le display Jaguar, où vous pouviez retrouver l'unique XJ13 et une incroyable XJR9, mais aussi une exposition sur les transporteurs des écuries de course ainsi que l'incroyable concours Le Mans Heritage Club, réunissant monts et merveilles de toutes époques ayant participé à la mythique course des 24 heures du Mans !
Que serait Le Mans Classic sans Le Mans Heritage Club ? Ce joli espace allie la verdure à bon nombre d'autos ayant pris part, par le passé, à la "vraie" course, celle des 24 Heures du Mans. La première surprise dans cet enclos est la McLaren F1 GTR décorée par l'artiste César. Il s'agit du châssis 05R, qui a fini en treizième position au général lors de l'édition 1995 de la célèbre course. Même si ce n'est pas la première fois que nous la voyons, c'est toujours avec grand plaisir que l'on capture une auto encore aujourd'hui possédée par des mains françaises !
Ne croyez pas que les festivités s'arrêtent de sitôt ! En effet, pas moins de trois Inaltera ont pris la piste, le samedi après-midi, pour la parade du Le Mans Heritage Club. Henri Pescarolo mène la marche dans cet incroyable triplé au volant l'Inaltera châssis 003. Derrière cette dernière se trouve le châssis 002. Mais la plus intéressante, historiquement parlant, c'est l'auto se trouvant au fond : il s'agit du châssis 001, qui a signé une quatrième position au général aux 24 Heures du Mans en 1977 !
Voici l'une des premières Ford GT40 produites. C'est ce châssis P/1006 qui a obtenu le droit de vêtir ce superbe vert. Son succès au sein de l'épreuve est négligeable, puisque l'auto abandonna à la sixième heure en 1965, pour soucis mécanique.
Voici une incroyable Aston Martin LM de 1934, châssis LM16. Quelle splendeur dans ce rouge ! Malheureusement, l'auto abandonna rapidement tout comme la GT40.
Le plateau de ce Le Mans Heritage Club est plutôt varié, pour notre plus grand plaisir : il y a aussi bien des françaises et des italiennes que des américaines et des anglaises !
En cette année 2016, l'organisation a voulu marquer les esprits en se plaçant sur tous les terrains. C'est pourquoi une exposition consacrée aux transporteurs des autos de compétition voit le jour. On y retrouve des camions mythiques, tels celui-ci : voici le transporteur qui s'occupait des AC Cobra en leurs heures de gloire ! Notez la plaque "1 CSX", et oui, même les camions ont droit à des plaques d'immatriculation ultra-personnalisées et aux nombreuses connotations au Royaume-Uni !
L'écurie Ecosse a signé un nombre interminable de podiums dans les années 50 et 60, par le biais des Jaguar Type C et Type D principalement. C'est pourquoi ce Commer TS3 est ici présent avec, tenez-vous bien, un chargement qui vaut aujourd'hui des dizaines de millions d'euros : pourtant il n'y a qu'une auto, et c'est une Jaguar Type D.
Le nombre de camions présentés est impressionnant, faites votre choix ! Saviem et Ford dominent.
Du côté des chicanes Ford, c'est une autre exposition qui a ouvert ses portes le samedi matin. Et oui, le tout nouveau Porsche Experience Center du Mans s'est transformé en musée le temps d'un week-end et également en tribune pour toute personne capable de présenter à l'entrée un précieux sésame : une carte grise Porsche.
Plateau 1
Six plateaux différents se partagent successivement la piste, chacun représentant une période de l'histoire de la compétition. Voici le premier d'entre-eux, où l'on retrouve exclusivement des véhicules d'avant-guerre, sortis d'usine entre 1923 et 1939. Bugatti, BMW, Bentley, Delahaye, Talbot Lago, Riley, Aston Martin tiennent le rôle de têtes d'affiche, et elles étaient près d'une soixantaine engagées ! Ces belles ont eu droit, comme les autres plateaux, à une course de nuit émouvante, chaque auto avançant à la lueur de ses phares...
Plateau 2
Entre 1949 et 1956, de nombreuses autos marquèrent la génération d'antan, mais elles ne sont aujourd'hui pas oubliées. Cela est surtout ressenti dans le secteur de la course ! C'est à ce moment-là que sont dévoilées, entre autres, les Jaguar Type C et Type D, la Porsche 550 Spyder, les merveilleuses Frazer Nash Le Mans, les Maserati 200Si, 300S, 450S, ou encore le célèbre papillon qu'est la Mercedes-Benz 300 SL Gullwing. Autant de noms qui résonnent dans vos têtes nous le savons. Elles étaient toutes présentes cette année au Mans Classic, avec près de quatre-vingt autos prétendant à la victoire si convoitée...
Plateau 3
Ferrari 250 GT SWB, Aston Martin DB4 GT, nous ne pensons pas qu'il y ait besoin d'en dire plus ? De 1957 à 1961, ces merveilles s'affrontaient sur les pistes du monde entier. Elles sont aujourd'hui de retour au Mans Classic, assurant le show devant des spectateurs en furie ! Soixante-seize autos, et pas des moindres, se disputeront le titre.
Plateau 4
Vous cherchiez de l'action ? Ici vous allez en trouver ! Le plateau 4 est composé d'autos produites entre 1962 et 1965, ces mêmes années où Ford a appris comment se distinguer de ses adversaires avec le mythe que représente la GT40. La concurrence ? Et bien, les traditionnelles Ferrari. A cette époque-là, ce sont les 275 GTB, les 250 GTO et les 250 LM qui dominent. Mais les AC Cobra ne sont pas en reste. Les Jaguar Type-E non plus. Nous les retrouvons cette année, si l'on excède la Ferrari 250 GTO. Les propriétaires deviennent frileux quand il s'agit de les sortir ! Mais qui domine ce plateau dans ce Le Mans Classic 2016 ? Et bien, c'est tout naturellement Christophe Van Riet avec sa Ford GT40. Mais malheureusement, victime d'une panne, l'auto ne pourra plus faire partie de la folle course au terme de quelques heures.
Plateau 5
Le plateau 5 s'avère être celui que préfère de Matthieu. Nino plaide également sa cause ! Nous y retrouvons pas moins de deux Porsche 917, quatre Porsche 906, trois Porsche 908 dont une "Longtail", deux Porsche 910, les magnifiques Lola T70 ainsi qu'une invitée exceptionnelle, bien qu'elle soit présente à chaque édition de l'événement, la Ferrari 312 P ! Toutes ces belles mécaniques sont sorties d'usine entre 1966 et 1971. C'est un moment privilégié de pouvoir les admirer sur l'asphalte mais aussi lors des divers retours aux stands. Une chose est sure : elles font tourner toutes les têtes !
Plateau 6
Dans la dernière catégorie d'autos, nous retrouvons évidemment les plus récentes, c'est-à-dire les Ferrari ou Porsche des années 70, telles les 512 BBLM, 935 K3, 924 GTR, ou encore les BMW 3.0 CSL et M1 Procar. C'est également ici que nous retrouvons Henri Pescarolo en Inaltera. Sans le moindre doute, le prix de la combativité et de la sportivité devraient être attribués à des participants de ce plateau. La courbe des décibels a du s'affoler !
En retrait de l'incroyable compétition, à quelques centaines de mètres pour se remettre les idées en place, la maison de vente française Artcurial fait le déplacement au Mans Classic pour les besoins de son département Motorcars, dirigé par Matthieu Lamourre et son acolyte Pierre Novikoff. Et il faut avouer que de belles pièces sont proposées malgré la morosité ambiante du marché ! La plus belle, la plus rare, mais également la plus chère, bref tout l'attirail d'une tête d'affiche est retrouvé chez la Ferrari 250 SWB châssis 2917GT, dont le propriétaire est français (il faut le préciser étant donné que ça doit être une des dernières SWB sur notre territoire), qui ne sera malheureusement pas vendue malgré l'affolement des compteurs (7,6 millions d'euros) et toute l'expérience de Maître Poulain. Sont également présentes, entres autres, une Ferrari F40 et une rare Ferrari 330 GTS, toutes deux de rouge vêtues, une Mercedes-Benz 300 SL Roadster, une Lancia 037, ou encore une Citroën 2cv Sahara... L'autre star aujourd'hui est la Delage 3L. 115 lots composent la vente. L'enchère maximale est détenue par la Porsche 935 qui s'est envolée à 1 301 600 euros, et pour cause cette auto a participé à la course mancelle. Bref, le produit de la vente totalise 9 016 023 euros.
Hum, il serait peut-être temps de s'attaquer aux clubs ? Avec plus de 8500 auto annoncées, et sûrement plus encore officieusement, c'est un rendez-vous immanquable. Ce texte aura tendance à devenir de l'énumération, mais il faut se rendre compte de ce spectacle à ciel ouvert ! Cette année étaient donc présentes, au rayon Porsche, deux Carrera GT, une 918 Spyder et 911 2.7L RS jaune. Mais aussi une Ruf CTR2. Le voisin Mercedes-Benz pouvait compter sur deux 300 SL Roadster. Les Ferrari sont plus impressionnantes : F40, Enzo, deux 275 GTB, quatre Daytona, trois F12 TDF... Chez l'adversaire, Lamborghini pour ne pas le nommer, se trouvaient deux magnifiques Countach : une blanche intérieur orange et une bleue. N'oublions pas une Countach 25th blanche, les deux Miura ou la Murcielago SV orange. Toujours en Italie, on retrouvait une Pagani Zonda C12S et une Alfa Romeo TZ. Passons outre-Manche ! Chez Aston Martin, une V8 Zagato, l'unique Vanquish Zagato Roadster de 2003, des DB2, DB4 et DB5 à foison avec parmi celles-ci, une DB4 GT. Quatre McLaren 675 LT ont fait le déplacement. Un peu plus exotique, deux Gordon Keeble ont croisé notre route, une bleue et une rouge. Enfin, le nippon Lexus s'était armé d'une LFA.
Voici l'une des deux Porsche Carrera GT présentes. Celle-ci, bien qu'immatriculée en Angleterre, possède les spécifications américaines.
Sûrement la surprise du week-end : la Pagani Zonda C12S.
Voici une rare RUF CTR2 : seulement quinze exemplaires ont vu le jour.
Voilà le reste des autos qui ont retenu notre attention : il y a quelques pépites !
Une autre nouveauté pour cette huitième édition du Mans Classic, le Groupe C Racing qui rassemble les fameuses Sauber C11, Peugeot 905, Porsche 962, Nissan R90, Rondeau et autres Lancia, Spice et March... C'est un plateau hommage qui rappelle les grandes heures de la course automobile. Les Group C étaient star entre 1982 et 1993, où ces bolides prenaient alors plus de 300 km/h dans les Hunaudières. Ils réitèrent l'expérience aujourd'hui, à bord de 47 engins démentiels, le temps de 45 minutes de course le samedi matin, dès 11h40. C'est une des courses les plus attendues du week-end pour bon nombre de spectateurs. 47 concurrents étaient engagés, mais seuls 21 franchiront la ligne d'arrivée !
Le deuxième plateau hommage cette année est le Jaguar Classic Challenge qui compte quarante-neuf engagés, dont six Type-D, trois Type-C, trente-huit Type-E et quelques XK. Au terme de la course, on retrouve en pole position la Jaguar Type E de Julian Thomas, suivi de près par Carlos Monteverde et Andrew Smith sur Type E. Andy Wallace complète le podium à bord de sa Type-D.
Dimanche, seize heures, alors que les heureux gagnants récupèrent leurs trophées sur le podium des 24 Heures, les mécanos s'affairent, enchaînant au pas de course allers-retours entre le camping du Houx et les stands, tandis que d'autres rentrent les autos dans les camions, prêtes à quitter la Sarthe pour retourner chez elles.
Le Mans Classic est toujours un événement majeur dans la scène automobile historique. A chaque édition, c'est une claque dans la figure que l'on se prend. Les plateaux sont époustouflants, les expositions sont intéressantes, les clubs et les parkings bouillonnent de pépite. Vivement la neuvième édition, en 2018 !