Au fil des années, le salon ne cesse de s'agrandir et devient plus qualitatif que jamais. Ainsi, cette quarante-quatrième édition enregistre un nouveau record de fréquentation avec plus de 132 000 visiteurs, et cela ne nous étonne pas. Dans les trois halls réservés pour l'occasion, plus de mille véhicules d'exception furent exposés.
Cette année, on ne pouvait pas passer à côté de l'arrivée très remarquée de Kidston Motorcars, mais aussi de l'exposition Lancia par Lukas Hüni, ça ne s'invente pas. Rajoutez à cela des supercars des années 90 ou encore l'énorme Berliet T100 et vous obtenez une magnifique édition de Rétromobile.
Pénétrons de suite dans le vif du sujet avec un coup de cœur, le stand à l'allure des années quatre-vingt-dix des américains de The Cultivated Collector. L'une des six Porsche 962 CR Schuppan y était exposée, venue des Etats-Unis spécialement pour l'occasion. On doit cette auto à Vern Schuppan, vainqueur du Mans à bord d'une Porsche 956 en 1983. La CR est équipée en position centrale d'un moteur de Porsche 935 de 600 chevaux. On retrouvait à ses côtés une incroyable Jaguar XJR-15, qui a également fait le déplacement depuis les Etats-Unis, mais aussi la Mercedes-Benz CLK GTR d'Eugenio Amos et une Porsche 993 GT2 R. Ce stand est donc tout à fait exceptionnel et rivalise avec les plus grands, vous allez le voir. En espérant que cette charmante équipe sera de retour l'année prochaine.
McLaren F1 GTR Longtail et Mercedes CLK GTR LM se font face par stands interposés, quelques allées plus loin. La McLaren devrait être de la partie à Chantilly Arts & Elegance cette année, étant donné qu'elle est exposée sur le stand Peter Auto. #24R a terminé quatrième des 24 Heures du Mans 1998 sous ces couleurs.
Mais la compétition, c'est surtout le maître mot chez Franco Meiners. Il expose par le biais de son stand Tradex l'une des deux Lotus GT1 construites pour le championnat FIA GT de 1997. A ses côtés se trouvait l'unique Ferrari 308 'Carma FF Turbo'. Elle fut construite en 1979 par Facetti et Finotto pour courir en Groupe 5 les deux années qui suivirent, afin de concurrencer les Porsche 935. Cette rare Ferrari remportera sobrement la pôle position aux 1000 km de Monza et le meilleur tour en course durant les 24 heures de Daytona. Une autre Ferrari à l'intérêt historique est exposée : en 1970, le châssis 1010 sorti d'usine sous forme de 512 S, puis fut transformé en 512 M, et, une année plus tard, la 512 prit la forme d'une Can-Am pour participer aux différents championnats d'alors. Elle fut entre autres pilotée par Mario Andretti, mais ne connut pas de grand succès. Une magnifique Ferrari 275 GTB Short Nose est également de la partie. La Lancia Beta Groupe 5 présentée est le châssis 1006, sacrée à deux reprises en 1980 et 1981. Côté allemandes, on retrouve une magnifique Porsche 908/2 ainsi qu'une Porsche 936. La 936-005 a couru en DRM sous l'écurie Kremer en 1982, sa dernière apparition sur circuit fut en 2016 durant Le Mans Classic.
Nous voilà maintenant sur le stand de Lukas Hüni, qui propose cette année un impressionnant dispositif de Lancia Stratos parmi d'autres Lancia. On y retrouve cinq Stratos Stradale, un exemplaire converti en Groupe 4 et l'une des dix-neuf Stratos Groupe 4 d'usine. Au centre du stand se trouvait le dernier exemplaire survivant de Lancia D23, entouré par trois légendes du rallye : deux Delta HF Integrale 16V Groupe A et une 037 Evo II Groupe B. Rappelons que toutes ces autos ne sont pas à vendre et proviennent de plusieurs collections ou musées.
Une Porsche 911 2.7 RS aux quatorze participations au Tour de France (1973-1986) est présente sur le stand Movendi en compagnie de l'une des huit Ferrari 195 habillées par Ghia. Les allemands exposent également une magnifique BMW 507 bleu marine, une Aston Martin DB7 Zagato, une Dino 246 GT dans une couleur dorée tout simplement magnifique, mais surtout une Ferrari 288 GTO, dont seuls 272 exemplaires virent le jour.
Simon Kidston fait une arrivée triomphante avec une moquette fuchsia mais surtout un stand consacré à son modèle préféré : la Lamborghini Miura ! Miuralandia accueille six Miura au pedigree exceptionnel, ainsi que le châssis de la première Miura et une Lamborghini 350 GT, sixième Lamborghini produite, qui passerait presque inaperçue. L'unique Miura Roadster, châssis 3498, est sans doute celle qui a attiré le plus de regards. Ce concept fut présenté au Salon de Bruxelles en 1968. Depuis, la voiture fut peinte en vert foncé avant d'être vêtue de ce bleu pailleté. Cette Miura a dû subir quelques modifications, en effet la rigidité du châssis fut mise à mal, ce qui est en partie responsable de sa non-commercialisation, et le pare-brise est légèrement redressé, le compartiment moteur abaissé, l'arrière ne ressemblant plus trop à une Miura malheureusement.
Autre modèle exceptionnel de Miura, la Jota, construite par Bob Wallace en 1970. L'exemplaire original fut détruit en 1971 mais suite à une demande importante, Lamborghini créa des modèles similaires, dénommées SVJ. Trois exemplaires sortirent neufs de l'usine, le premier, châssis 4934 à l'immatriculation "71 SVJ", a appartenu au Shah d'Iran et est aujourd'hui la propriété de Timm Bergold, résident diplomatique à Monaco. Ce dernier possède également l'incroyable Miura SV du stand, dans un état concours et une configuration magnifique. Mais revenons à nos moutons. Avant la SVJ, Mohammad Rezā Shāh Pahlavī, qui avait pour coutume de renouveler son parc automobile chaque année, était l'heureux propriétaire d'une P400 rouge avec laquelle il est parti skier à Saint-Moritz, et qui se trouve être l'auto présentée sur l'estrade aujourd'hui. La troisième SVJ produite, châssis 5090 et immatriculation "72 SVJ", est également de la partie, sur la partie opposée du magnifique stand de Simon Kidston, dans une teinte somme toute assez similaire mais qui n'est pas la même que le modèle 1971, ici le Rosso Granada, avec un intérieur différent et des bas de caisses noirs. Faites votre choix !
On retrouve également sur le stand une Miura P400 S très particulière, dite "Millechiodi", en français mille rivets, qui effectue à Rétromobile sa première apparition publique depuis environ trente années. Le châssis 4302 fut acheté par Walter Ronchi, qui semble avoir eut la véritable Jota en sa possession, et voulu à la suite de l'accident convertir cette autre Miura en Jota. Le résultat n'est pas similaire aux réelles reconstructions de Jota, avec un arrière allongé qui lui fait prendre le qualificatif de hot-rod et un vert foncé qui met en valeur les nombreux rivets dont elle est équipée. Nous ne pouvons que tirer notre chapeau à l'égard de Simon Kidston, qui a su par le biais de ce stand exceptionnel rassembler les Miura les plus significatives ! Et on admirera pour toujours ce somptueux modèle...
Les néerlandais de la Gallery Aaldering présentent toujours de belles autos. Outre une Ferrari 275 GTB et une Mercedes-Benz 300 SL Roadster, une Ferrari Enzo jaune est de la partie. Cette auto fut localisée sur Paris jusqu'à il y a quelques années, depuis le propriétaire en a racheté une identique, et il s'agit de l'Enzo présentée au Salon de Genève pour la première mondiale.
Le Lamborghini Polo Storico, département classique de la marque, présentait la carrosserie d'une 400 GT en cours de restauration, et la Miura SV de Jean Todt. L'occasion pour lui de la voir pour la première fois après la restauration.
Les allemands de KIENLE présentent, quant à eux, des autos très diverses. Aucune ligne directrice ne se distingue et l'éclectisme de ce stand ne manque pas de nous satisfaire. Il y a là des autos de toutes époques, allant des grandes classiques à des modèles récents très imposants, comme le Mercedes-Benz G650 Landaulet. On compte trois 300 SL sur le stand, une Porsche 911 2.7L Carrera RS mais aussi l'une des trois Daytona Spyder originelles munies d'un hard-top ou une magique Lamborghini Miura bleue nuit. Les fans d'autos françaises seront ravis avec la présence d'une Bugatti Veyron en deux teintes de bleu, ce qui est à la fois sobre et élégant. L'une des seize RUF CTR2 ou une rare Mercedes-Benz SLR GT ayant pris part au SLR Trophy auront contribué à faire tourner les têtes des badauds également.
Les amateurs des supercars des nineties n'étaient pas en reste, puisque quatre Bugatti EB110, dont trois au sein du salon, ou encore trois Ferrari F40 se sont retrouvées à Paris cette semaine. Bugatti célèbre d'ailleurs cette année son cent-dixième anniversaire et on imagine que de nombreuses festivités seront prévues tout au long de l'année, à commencer par un modèle unique au monde présenté au salon de Genève, La Voiture Noire, rendant hommage à la quatrième Bugatti Type 57 SC Atlantic, aujourd'hui encore portée disparue.
Dans l'allée principale, Girardo & Co augmente considérablement la surface de son stand, profitant de la baisse de régime de JD Classics, récemment racheté par un groupe américain après des ennuis juridiques qui menèrent à des soucis financiers. Un beau panel de véhicules de compétition fut sélectionné, parmi lesquels deux Alfa Romeo Tipo 33 dont une TT12 qui remporta les 1000 km du Nürburgring et domina du début à la fin la Targa Florio en 1975, remportant à la fois la pôle position et le meilleur tour en course et le général. Toujours côté compétition, on retrouve une Porsche 935 K3 du Team Interscope avec un beau palmarès aux Etats Unis, une Lancia 037 Group B, une Bugatti Type 35 ou encore l'une des douze Jaguar Type E Lightweight originales. Celle-ci a brillé en France puisqu'elle remporta le Prix de Paris 1964 et termina deuxième de sa classe aux 12 heures de Reims. Une autre Mercedes-Benz CLK GTR accueillait les visiteurs à l'extrémité du stand. Max Girardo présentait également une Ferrari 365 GTS/4 Daytona Spider sublime, une Jaguar XJ220, très rare en noir, une Aston Martin DB4 Convertible, originale, l'unique Alfa Romeo 1900C Super Sprint Cabriolet construite par Touring ainsi qu'une 6C 2500 Super Sport. En bref, un magnifique alignement.
Girardo nous présente également un joyau des temps modernes. Voici l'une des douze Maserati MC12 Corsa conçue pour un usage sur piste hors compétition. Cet exemplaire initialement livré au Japon est tout simplement sublime, sans aucune décalcomanie, dans un gris sublimissime et un intérieur en alcantara rouge du plus bel effet.
Chez leur nouveau voisin Fiskens, pour qui il est important de présenter un stand de qualité chaque année, le contrat est une nouvelle fois rempli ! Tout ce qui est présent ici est à vendre et il y a de quoi se faire plaisir ! Commençons par trois Ferrari, aussi belles que significatives. D'abord, notre oeil se pose sur une Ferrari 250 GT LWB California Spyder, châssis 1011 GT, qui a connu deux coloris - dont le noir lorsque nous l'avions vue sur le même stand il y a quatre ans - avant d'arborer ce magnifique bleu foncé. A l'opposé, il y a une Ferrari 275 GTB/6C bleue nuit, 6C faisant référence à la présence de six carburateurs Weber. Enfin, l'une des quinze Ferrari 365 GTB/4 Daytona Competizione d'usine complétait le côté gauche, cette auto termina deuxième de sa classe aux 24 heures du Mans 1972 et sixième au général, elle est bien entendue éligible au Tour Auto ou Le Mans Classic. Elle est d'ailleurs arrivée sur le stand en plaques parisiennes, signe de sa légalité sur nos belles routes.
Au milieu du stand, on trouve l'une des dix-neuf Aston Martin DB4 GT Zagato avec quelques particularités. Elle est l'une des sept en conduite à gauche, et a - entre autre - des clignotants sur les flancs et une prise d'air sur le capot ainsi que des pare-chocs singuliers. Puis on retrouve une autre Aston Marti DB4 GT au pedigree à nul autre pareil, en effet celle-ci est la première des huit versions 'Lighweight' construite et fut victorieuse avec Stirling Moss à Goodwood en 1960 dans ce choix de couleurs iconique. Cette automobile est tout simplement mythique et splendide, on repartirait bien avec !
On retrouve également sur le fabuleux stand une BMW 3.0 CSL, troisième aux 24 heures du Nürburgring 1971. A ses côtés, la troisième Alfa Romeo Tipo 33/3 sur quelques mètres, au palmarès aussi exceptionnel que ses congénères : vainqueur des 1000 km de Brands Hatch et du Nürburgring, 009 termina aussi seconde à Sebring et à la Targa Florio ! Chez Fiskens, c'est une Maserati A6 GCS qui accueillait les clients à l'entrée du stand, aux côtés d'une Shadow DN5 et d'une aussi impressionnante qu'authentique Jaguar C-Type, victorieuse sur le sol américain à l'époque. A ses côtés, voilà sûrement l'AC Cobra 289 la plus connue, "39 PH", le châssis CSX 2131, qui a notamment terminé quatrième du RAC Tourist Trophy en 1964. Sur les quatorze voitures exposées, deux magnifiques Bentley cherchaient également un nouveau propriétaire.
Chez HK Engineering, spécialiste des 300 SL en Allemagne, on expose une 300 SL Gullwing accidentée au même titre qu'un exemplaire sortant de restauration ! Comme à son habitude, Rétromobile regorge de 300 SL en tous genres mais celle-ci est de loin celle qui nous a le plus intrigué. Elle a été retrouvée accidentée à l'arrière droit dans une grange, dans laquelle elle a vécu trente ans après son accident. Vous vous en douterez, elle ne roule pas, il serait donc temps de lui refaire une beauté n'est-ce pas ? A moins qu'elle serve d'oeuvre-d'art dans votre salon, ce qui ferait également l'affaire.
Pour fêter son centenaire, Citröen expose les véhicules qui ont marqué l'histoire de la marque. Ainsi, l'exposition commence avec des modèles populaires, puis un beau condensé de concept-cars incluant la GT, ainsi que les véhicules de compétition qui auront hissé les deux chevrons au plus haut rang dans le monde du rallye.
Étonnamment, sur le stand du club Lancia de France, voici la Stratos HF Zero, un ovni roulant propriété de Philip Sarofirm, milliardaire originaire de... Los Angeles. Un concept-car fou qui culmine à 84 centimètres du sol et dont la porte est également le pare-brise. On espère la revoir à la lumière du jour. Ce sera peut-être fait à Monaco fin juin.
Non loin de répliques plus que douteuses, la célèbre Porsche 917 du Monégasque Claudio Roddaro était difficile à trouver ! Célèbre non pas par son historique, bien que nous ne le remettions aucunement en cause, mais plutôt pour son homologation routière ! En effet, cette 917 est road-legal !
Bien évidemment, le salon Rétromobile ne se cantonne pas qu'à quelques stands, mais pour la fluidité de votre lecture, nous nous devons d'être succincts chaque année. Vous pouvez retrouvez dans cette galerie les dizaines d'autres modèles légendaires qui ont arpenté les allées du salon en cette année 2019.
Comme chaque année, la maison parisienne envahit pour le plaisir de tous le Pavillon 2. Voici les quelques informations-clé à retenir de cette impressionnante vente aux enchères : 42 millions d'euros furent collectés durant les différentes vacations sur trois jours de vente, soit une progression de 31% par rapport à l'édition 2018. On retrouve parmi ces résultats le troisième prix mondial pour une automobile d'avant-guerre, à savoir l'Alfa Romeo 8C 2900 B Touring de 1939, vendue pour près de dix-sept millions d'euros taxes incluses. Dix records du monde étaient de la partie et 84% du volume de la vente fut réalisé par des acheteurs étrangers, avec vingt-deux nationalités représentées, pour un total de 76% de lots vendus. Somme toute, ce sont de beaux résultats.
Parmi bon nombre d'autos aux historiques impressionnants, on pouvait retrouver des autos régulièrement visibles dans les ventes aux enchères comme les Mercedes-Benz 300 SL. Seulement, cette 300 SL Roadster sait se distinguer de ses congénères, puisqu'elle est équipée de skis ! Malheureusement, ce ne sera pas un argument pour affoler les compteurs lors de la vente. En revanche, c'est la définition de la coolitude !
Cette Porsche Carrera GT jaune fut achetée neuve par le vice-président de la Guinée Equatoriale, Teodorin Nguema Obiang Mangue, qui se fit confisquer ses biens à Paris en septembre 2011, puis à Genève courant 2017. Parmi les autos saisies, on retrouve trois Bugatti Veyron, deux Porsche Carrera GT, une Aston-Martin One-77, deux Ferrari Enzo, une Maserati MC12, une McLaren P1, une Ferrari LaFerrari, une Porsche 918 Spyder, une Koenigsegg One:1, une Lamborghini Veneno Roadster parmi beaucoup d'autres. Cela ne l'empêche pas de rouler actuellement en Bugatti Chiron ou en Ferrari LaFerrari Aperta sur le sol guinéen ! Pour cette Carrera GT de couleur jaune Fayence, les enchères s'arrêteront avant le prix de réserve, à 770 000 euros, ce qui est pourtant un beau score, surtout quand on sait à quel prix l'auto fut achetée il y a quelques années lors de la vente aux enchères ayant suivi la saisie. Quelques mois plus tard, l'auto trouva preneur en Suède.
L'une des soixante-quinze Mercedes-Benz SLR Stirling Moss est également proposée à la vente, elle sera cédée à plus de deux millions et demi d'euros, ce qui est assez extraordinaire.
Des autos que je croisais régulièrement dans les rues de la capitale sont également proposées à la vente. Ce collectionneur parisien a un goût tout particulier pour le gris, ainsi ses autos furent repeintes dans de superbes nuances de gris. Aston Martin DB4 Vantage série V, Ferrari 250 GT Lusso, Ferrari 275 GTC et Ferrari 512 TR se retrouvent sur le champ de bataille. La Lusso sera adjugée 850 000 euros, ce qui semble raisonnable, mais le prix de réserve ne fut pas atteint pour la DB4 et la 275, qui avaient pourtant atteint des enchères considérables.
Enfin, voici la star de la vente, l'Alfa Romeo 8C 2900 B Touring Berlinetta de 1939, adjugée pas moins de 16 745 900 euros. Il s'agit du deuxième exemplaire d'une série de cinq, qui était dans les mains de son dernier propriétaire depuis presque 45 ans. Le monsieur a parcouru tout de même 12 500 kilomètres avec l'auto !
Voici Vibration, une collection de casques et autres tenues de course, également proposées à la vente.
Prenons désormais la direction de la Place Vauban, où se déroule la traditionnelle vacation orchestrée par RM Sotheby's. Une année record est signée pour la maison de ventes aux enchères, avec 65 ventes sur 85 lots proposés et 32.4 millions d'euros de recettes, ce qui en fait le meilleur résultat Parisien cette année ! Ainsi, quatorze autos étaient modernes, la plus récente étant une Bugatti Chiron, second exemplaire à être vendu aux enchères ici, après la Chiron quasiment identique adjugée l'an dernier.
Voici incontestablement le lot phare de cette vacation 2019 : la Ferrari F40 LM. Les plus avertis l'auront reconnue, elle concourrait à Chantilly Arts & Elegance en 2017. Cette F40 LM est le troisième exemplaire construit par la marque et servait alors de prototype de pré-série à la F40 routière. Puis elle fut vendue et préparée chez Michelotto aux spécifications LM. #74045 a par la suite participé deux fois aux 24 Heures du Mans, avec une douzième place au général en 1995, et a ensuite uniquement remporté les 4 heures d'Anderstop, bien qu'elle courut toutes les saisons 1995 et 1996 en BPR. Elle fut cédée dans l'estimation à 4 840 000 euros !
Voici la première des huit Ferrari 275 GTB Long Nose à présenter communément les caractéristiques suivantes : pas moins de six carburateurs, une carrosserie en aluminium et un tube de poussée. Récemment restaurée dans sa teinte noire d'origine avec un resplendissant intérieur de couleur beige, cette 275 certifiée Ferrari Classiche s'est vendue pour 2 860 000 euros.
Cette année, de nombreuses autos récentes sont encensées par la maison américaine. Celle qui fut le plus attendue était sûrement la Ferrari SP30 Arya, issue du département Special Projects de la firme italienne. Vêtue d'un rouge créé spécialement pour le propriétaire, on peut s'étonner que les numéros 30 qui habillent sa carrosserie ne soient que de minables autocollants. D'un autre côté, cela est bon à entendre car le prochain propriétaire de l'auto pourra prendre du plaisir à les enlever et rendre sa splendeur à cette bête originaire de Maranello. Malheureusement pour la SP30, les enchères se sont arrêtées peu après deux millions d'euros au marteau, et, bien sûr, à un tel prix, le prix de réserve ne fut pas atteint.
Cette auto fut créée, comme le nom le signifie, pour le tycoon indien Cheerak Arya, dont l'activité commerciale est actuellement en grande difficulté, son entreprise JBF RAF ayant environ 500 millions d'euros de dettes à Dubaï. C'est probablement pour cela que le monsieur propose également à la vente sa Bugatti Veyron Super Sport, sa Ferrari 599 SA Aperta, sa Ferrari F12 TDF, sa Porsche 918 Spyder Weissach Package, sa Ferrari Enzo mais aussi une LaFerrari et une LaFerrari Aperta dans le cadre des ventes privées de RM Sotheby's. La plupart des autos ont des configurations très poussées. Ainsi, la Porsche 918 est peinte du très coûteux coloris Liquid Metal Blue, la Bugatti Veyron d'un marron très original et d'un intérieur orange attirant tous les regards. Du côté des Ferrari, la F12 Tour de France possède un intérieur vieilli par le département Tailor Made, ce qui est tout simplement sublime et probablement responsable du prix d'adjudication de l'auto supérieur au million d'euros. Sa LaFerrari coupé est vêtue du Grigio Reventón Lucido, et, comme le nom l'indique, il s'agit d'une version métallisée du gris mat iconique qu'accueille la Lamborghini Reventón. Enfin, sa Ferrari Enzo est passée par les ateliers de Zanasi à Maranello, où elle fut repeinte en Rosso Fuoco, y compris au niveau des bas de caisse, ce qui est rare et plutôt agréable à l’œil.
Les trois derniers grand modèles de Bugatti, à savoir EB110 Super Sport, Veyron Grand Sport Vitesse et Chiron sont également proposés à la vente. La Bugatti EB110 présentée est la douzième des trente Super Sport construites. Ayant accumulé seulement 916 kilomètres depuis 1994, elle est vendue comme étant l'une des EB110 les plus originelles. Elle trouvera preneur au-delà du cap des deux millions d'euros, ce qui est l'une des plus belles performances de la soirée. La seconde Veyron de la vacation est donc une Grand Sport Vitesse, dans une configuration tout aussi sublime et poussée que la Super Sport, alliant le Porsche Carrera White à du carbone teinté en bleu foncé. Il s'agit de la soixante-treizième des 92 Veyron Grand Sport Vitesse produites. Elle n'a connu que deux propriétaires et a parcouru moins de 3 000 kilomètres. Aucune des Veyron ne trouvera d'acheteur. Enfin une Chiron très basique, en nuances de bleu soit la configuration la plus commune, est proposée à la vente. Celle-ci a parcouru moins de 1 800 kilomètres et autrefois propriété d'un milliardaire chinois. Elle sera vendue 2 275 000 euros, sous l'estimation basse, ce qui connote une perte conséquente d'argent comparé à l'achat neuf puisqu'il faut y retirer les frais d'adjudication.
Repassons côté historique, avec cette Porsche 550 RS Spyder, le châssis 550-0082. Elle fut livrée neuve à l'Ecurie Nationale Belge, en jaune donc, avec laquelle elle a un beau palmarès : troisième aux 12 Heures de Reims, première de classe aux 1000 km de Paris, troisième au Grand Prix de Spa et aux 1000 km du Nürburgring et même une participation aux 24 Heures du Mans 1957 qui s'est soldée par une disqualification. En 2000, elle a été entièrement restaurée et il ne reste malheureusement plus grand chose de la 550 d'époque. Elle a été vendue 3 millions, sous l'estimation basse.
Nous pouvons donc remarquer de très beaux lots dans l'ensemble, plutôt orientés vers les mécaniques modernes.
Direction un cadre que vous reconnaîtrez pour la vacation Bonhams ! Parmi les plus beaux lots, notre attention se porte en premier à cette sublime Porsche 356 Pre-A, que l'on reconnaît au pare-brise coupé en deux.
Voici une Mercedes-Benz 300 SL Gullwing qui sort de restauration. Nous l'avions croisée dans les clubs lors de la première édition de Chantilly Arts & Elegance, où elle était alors gris clair et munie de pare-chocs, une configuration plus commune.
On retrouve une autre Mercedes-Benz 300 SL Roadster équipée de skis dans la vacation Bonhams. Ce ne doit pas être une coïncidence, il est raisonnable de penser que les deux autos viennent de la même collection.
Le Grand Palais sublime ces autos comme tous les ans, et c'est toujours avec un réel plaisir que nous nous y rendons. A l'année prochaine !